[SONDAGE 6/6] Et le soufre, dans tout ça ?
Peut-on résumer le vin naturel au vin sans soufre ? C’est sans surprise un petit peu plus compliqué que ça : pour les vignerons qui ont répondu, il y a des critères plus importants encore…
Soufre : celui qui en mettait, celui qui n’en mettait pas…
Sur l’échantillon de vignerons naturels qui ont répondu, les « vin sans soufre » purs et durs sont minoritaires : seulement un vigneron sur 4 n’en utilise jamais.
C’est déjà pas mal, me direz-vous…
Surtout si on y ajoute ceux qui n’en utilisent que « ponctuellement, sur les cuvées difficiles », qui représentent 38,9% des répondants ; ou encore ceux qui ont clairement pour objectif de s’en passer, 9,3%.
Finalement, seulement 1/4 des répondants déclarent utiliser toujours un peu de soufre (pendant les vinifications) sans que ça leur pose aucun problème (de conscience).
Et là, je vous vois venir : ça veut dire quoi, « un peu » ? Tout le monde n’a pas la même échelle de valeurs en tête.
L’AVN a dressé une limite : 20 mg\l de SO2 total pour les vins rouges et 30 mg\l de SO2 total pour les vins blancs à l’analyse. Cette limite n’a rien d’officiel, mais elle peut servir d’étalon…
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des sondés réalisent des vins dont la teneur en soufre est en général inférieure aux normes de l’AVN
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des sondés réalisent des vins dont la teneur en soufre est en général supérieure aux normes de l’AVN
On reste donc dans la même proportion : un quart des vignerons « naturels » reconnus comme tels (par moi-même, mais pas que…) produisent des vins qui sortent de la catégorie « vin sans soufre ou presque ».
A noter que, lorsqu’il est utilisé, le soufre est ajouté plutôt « à la mise en bouteille » pour 75% des répondants. L’utilisation « préventive », sur les vendanges est utilisée par 15% seulement des vignerons qui ont répondu.
Vin sans soufre… et pas que
Restent les autres « intrants » autorisés par la charte de vinification bio.
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n’utilisent aucun intrant (hors soufre)
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des sondés n'utilisent pas d'intrants "sauf cas exceptionnel" (hors soufre)
Tout ça reste déclaratoire… Mais puisque c’est anonyme, gageons que nos sondés sont honnêtes, et n’utilisent donc pas de « morceaux de bois de chêne » ni de « tartrate neutre de potassium » et autres « enzymes pectolitiques » (au pif).
Je note quand même que 29,6% se garde quand même cette possibilité…
Finalement, si on leur demandait – faites un effort d’imagination – à eux de rédiger un cahier des charges du vin naturel, quelles techniques/outils interdiraient-ils ?
Vous voulez savoir qui sont les vignerons naturels de Loire ? Lisez aussi ça :
- [SONDAGE 1/6] Mode d’emploi
- [SONDAGE 2/6] Des vignerons venus d’ailleurs
- [SONDAGE 3/6] Le poids du « nature » en Loire
- [SONDAGE 4/6] Les vignerons naturels et les AOC, labels, etc.
- [SONDAGE 5/6] La galère ?
Dans les épisodes précédents…
Le souffre c’est pour empêcher le vin de s’oxyder. Mais il faut l’utiliser à petites doses.